Positionspapier

Politique de l’agriculture

Actuellement, la sécurité d’approvisionnement et la production écologique sont utilisées pour politiser de manière unilatérale le débat en faveur d’une agriculture locale, au détriment des consommateurs, de l’économie ainsi que des contribuables. Avec le label « Swiss Made » , il serait possible d’obtenir des succès de vente pour les aliments non seulement en Suisse mais aussi à l’étranger. Toutefois, cela suppose une ouverture du marché agricole aux importations et aux exportations ainsi que des conditions cadres favorables à l’innovation.

Permettre le libre-échange

La conclusion de nouveaux accords de libre-échange et la poursuite du développement des accords existants sont entravées par la politique agricole protectionniste de la Suisse. Cela se fait au détriment du secteur manufacturier et surtout des consommateurs, pour lesquels cela se traduit par des prix plus élevés et un choix réduit en conséquence. Malgré son importance économique négligeable (même avec une valeur ajoutée nette négative), le secteur primaire a une telle influence politique que ses représentants sont parfois en mesure de s’affirmer contre les intérêts de l’industrie d’exportation. La protection aux frontières doit également être progressivement réduite dans le secteur agricole afin que les producteurs et les consommateurs puissent profiter des avantages du libre-échange.

Mettre fin à l’interventionnisme

L’interventionnisme qu’on connait en Suisse perturbe le fonctionnement des marchés. C’est pourquoi la Confédération doit veiller à ce que la concurrence soit plus forte sur les marchés agricoles. L’aide annuelle totale pour les quelques 50 000 exploitations agricoles en Suisse s’élève en moyenne à environ 100 000 CHF par exploitation et à environ 30 000 CHF par emploi. De nombreuses exploitations agricoles, économiquement faibles ne survivent que grâce aux paiements directs, qui, de plus, ne font que retarder le changement structurel, mais ne l’arrêtent pas. Les paiements directs servent toujours à soutenir les revenus et ne sont pas définis en fonction des besoins publics. Ce système devrait être supprimé et les contributions à la production, les paiements directs alloués en fonction de besoins publics devraient être progressivement éliminés. Pour que les agriculteurs suisses puissent survivre avec une protection étatique réduite, les prix à la production intérieurs ne doivent pas tomber au niveau des prix étrangers.

Encourager l’innovation

L’innovation joue un rôle central afin de permettre à la Suisse d’atteindre les objectifs de l’Agenda 2030 des Nations Unies. Cependant, aujourd’hui, l’agriculture suisse souffre d’un véritable retard d’innovation dû à une hostilité idéologique à l’égard de la technologie. L’exemple le plus évident est le moratoire sur les OGM, qui a récemment été prolongé de quatre ans par le Parlement sans aucune base scientifique. Cela restreint inutilement le choix des consommateurs suisses et n’est pas compatible avec les accords commerciaux internationaux. Sans nouvelles technologies dans le domaine de l’agriculture, il est impossible d’accroître l’efficacité des ressources naturelles. Il est donc juste que les technologies soient toujours évaluées de manière scientifique en termes de bénéfices et de risques. Le Conseil fédéral devrait placer la promotion de l’innovation au cœur de la politique agricole suisse afin que les agriculteurs et les consommateurs disposent de véritables choix et puissent profiter de manière globale des avantages des nouvelles technologies et de la numérisation.