Message de l’initiative sur les rentes – Le Conseil fédéral oublie les jeunes !
L’AVS se dirige financièrement vers le gouffre. Malgré cela, le Conseil fédéral rejette, dans son message adopté aujourd’hui, l’initiative sur les rentes des Jeunes Libéraux-Radicaux sans contre-projet. Pour Matthias Müller, président des Jeunes Libéraux-Radicaux Suisse, il est clair que « le Conseil fédéral brise ainsi l’équité entre les générations. L’âge de la retraite doit être relevé – pas seulement pour des raisons financières, mais parce que c’est juste ».
Parmi les préoccupations de la population, le financement des retraites arrive en tête. La raison en est évidente : l’AVS fait lentement mais sûrement faillite. Même les énormes subventions fédérales et les hausses répétées des impôts et des cotisations ne pourront pas l’empêcher. Des lacunes de financement gigantesques menacent à partir de 2032.
Arguments fallacieux du Conseil fédéral
L’initiative sur les rentes – c’est-à-dire le relèvement de l’âge de la retraite par le biais du couplage de l’âge de la retraite à l’espérance de vie – permet de stabiliser en grande partie le financement de l’AVS à long terme. C’est également l’avis du Conseil fédéral, qui considère que notre demande de relèvement de l’âge de la retraite est en principe justifiée. Il est d’autant plus tragique qu’il rejette l’initiative sur les rentes pour des raisons fallacieuses et sans contre-projet. Le Conseil fédéral prétend que le défi démographique ne peut pas être résolu uniquement par un relèvement de l’âge de la retraite, mais qu’il faut aussi des financements supplémentaires. En outre, l’initiative sur les retraites ne tient compte ni de la situation sur le marché du travail ni de la situation sociale. Enfin, un automatisme serait incompatible avec le système politique suisse. C’est faux !
Stabilisation de l’AVS grâce à l’initiative sur les rentes ; un Conseil fédéral sans stratégie
L’évolution démographique est préoccupante pour l’AVS. Non seulement parce que le vieillissement aura des répercussions importantes sur les dépenses de l’AVS, mais aussi parce que le contrat générationnel sera mis à rude épreuve si un nombre toujours plus restreint d’actifs doit financer un nombre toujours plus grand de retraités. Les chiffres avancés par le Conseil fédéral dans son message le prouvent. Dans ce contexte, l’initiative sur les rentes est inévitable ; elle permettra d’améliorer la situation de l’AVS à long terme – même le Conseil fédéral l’admet. Il est incontestable que d’autres financements seront éventuellement nécessaires pour stabiliser durablement le système. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour rejeter l’initiative sur les rentes. Au contraire : un relèvement de l’âge de la retraite est la première étape importante sur la voie de la stabilisation à long terme de l’AVS – si l’on ne veut pas faire peser la charge financière unilatéralement sur les jeunes.
L’absence de vision du Conseil fédéral rend inévitables d’énormes hausses d’impôts à l’avenir. Les jeunes en supportent une très grande partie de la charge. Ils ne sont pourtant pas responsables de ce fiasco. Pour Matthias Müller, président des jeunes libéraux-radicaux, il est donc clair que « la politique des retraites du Conseil fédéral n’est pas adaptée à l’avenir ; elle ne garantit pas les intérêts des jeunes. On enfonce ainsi sans raison un coin entre la jeune et la vieille génération ». Il est par ailleurs irresponsable que le Conseil fédéral ne fasse pas de prévisions sur les finances de l’AVS au-delà de l’année 2032. Malgré l’incertitude des estimations, tout plaide en faveur de la prise en compte d’une période beaucoup plus longue que celle des prévisions de financement actuelles. En effet, les calculs doivent également fournir une orientation pour nous, les jeunes, qui sommes actuellement au début de notre vie active.
L’initiative sur les rentes rétablit l’équité entre les générations
Travailler plus longtemps n’est pas seulement nécessaire pour assurer la sécurité financière de l’AVS. C’est aussi un impératif d’équité entre les générations. Cela devient évident si l’on considère les chiffres du Conseil fédéral : en 1948, un homme de 65 ans avait 12,1 années de retraite devant lui, une femme de 65 ans 13,7 années. En 2050, ce sera environ 25 ans pour les hommes et même 26 ans pour les femmes. Alors qu’en 1948, les retraités recevaient environ 13 ans de financement, ils en recevront bientôt environ 25. Pour ajuster ce contrat intergénérationnel devenu bancal, une partie des années gagnées grâce à l’allongement de l’espérance de vie doit être rattachée à la phase d’activité. Pour Matthias Müller, il est clair que « ce n’est qu’ainsi que nous pourrons tenir à l’avenir la promesse de pensions sûres ». Il est clair et indispensable que les personnes qui ont effectué un travail physique difficile ou qui ont été marquées d’une autre manière par leur travail doivent pouvoir partir plus tôt à la retraite. Le législateur peut et doit tenir compte de cet état de fait au niveau de la loi. L’initiative sur les rentes pose simplement le principe suivant : les assurances sociales, notamment l’AVS, ne pourront subsister à l’avenir que si elles évoluent avec la démographie.
Le lien avec l’espérance de vie a le plus grand effet de levier
Le lien exigé entre l’âge de la retraite et l’espérance de vie réduit sensiblement la pression politique qui consiste à devoir adapter régulièrement d’autres paramètres tels que le taux de cotisation et les ressources de la Confédération financées par les impôts (par exemple la TVA) pour l’AVS. Le lien avec l’espérance de vie n’allonge pas seulement les phases de perception de la rente, mais aussi les phases de cotisation. Cela allège la charge de l’AVS. De plus, il ne sera plus nécessaire de débattre régulièrement de l’âge de la retraite. Un regard au-delà des frontières nationales montre clairement que dans de nombreux pays européens, l’âge de la retraite augmente avec l’espérance de vie. Ce que l’Europe peut faire, la Suisse peut aussi.
L’AVS doit être mieux adaptée à l’évolution démographique. C’est pourquoi l’initiative sur les rentes est nécessaire. Nous devrons travailler davantage. Matthias Müller : « Nous voulons parvenir à ce que toutes les générations – grands-parents, parents, enfants et petits-enfants – puissent à nouveau compter sur une politique de retraite à long terme et surtout stable ».